Lima:

La capitale du Pérou n'a pas grand chose d'attirant, assez polluée et pas très sûre. La ville propose plusieurs musées à visiter, nous nous sommes contentés de faire un tour au musée national d’anthropologie, d'archéologie et d'histoire du Pérou. Intéressant, bien pourvu et bien expliqué.  Au retour de notre périple, nous sommes allés traîner sur la Plaza de Armas ou appelée aussi la Paza Mayor et dans les rues adjacentes où l'on trouve de belles demeures coloniales.

Nazca:

Connue pour ses célèbres "lignes", cette ville constitue une bonne étape lorsqu'on descend vers Arequipa. Pour voir ces énigmatiques lignes, il faut prendre de la hauteur, deux solutions s'offrent alors à vous, mais ce sera surtout votre bourse qui décidera. Si votre budget le permet, optez pour un survol en avion, vous aurez une belle et large vue de l'ensemble des motifs tracés sur la pampa, mais si vous êtes du genre "budget serré" comme nous à l'époque, vous vous rabattrez sur le mirador qui permet tout de même d'en apprécier un petit échantillon. 

Arequipa:

Une étape dans cette ville présente plusieurs avantages, d'abord celui de permettre de s'habituer à l'altitude ou tout au moins de commencer. Eh oui, c'est d'autant plus important que si vous prévoyez d'aller à Cuzco où l'altitude atteint les 3326 m. L'autre intérêt, c'est l'attrait des sites à voir, la plaza de armas est un lieu de vie où les pigeons sont grassement nourris par les habitants de la ville (ça par contre, ce n'est pas forcément une bonne idée), qui immortalisent la scène de leur bambins au milieu des volatiles. L'impressionnante cathédrale qui trône devant la place en impose par sa taille et la richesse de ses décors à l'intérieur. Plus impressionnant encore et toujours dans le domaine édifice religieux, le couvent de Santa Catalina fondé en 1579 est ni plus ni moins une ville dans la ville. Intéressant également, le musée Santuarios Andinos où l'on peut voir la momie congelée d'une fillette prénommée Juanita par les anthropologues, c'est saisissant. Pour la petite histoire cette pauvrette fut sacrifiée pour offrir sa vie au dieu soleil sur le mont Ampato. Une vidéo montre une intéressante reconstitution du rituel.

Cabanaconde:

Voilà une petite ville sympa où la vie s'écoule selon un rythme paisible et en toute authenticité. Aucun véhicule ne circulait dans les rues non asphaltées, la route pour y accéder ne menait pas plus loin. Les femmes portaient des costumes brodés. A noter, elles n'aiment pas trop qu'on leur tire le portrait, mieux vaut leur demander. ça se comprend. A l'époque où nous avions séjourné, il y avait quand même quelques voyageurs genre routard. Cabanaconde est située au bord d'un canyon le deuxième plus profond du monde, le canyon de Colca. Plus de 3400 m de profondeur! vertigineux! Cependant le dénivelé avec Cabanaconde n'est "que" de 1000 m, mais croyez-moi d'entreprendre la descente par le chemin pierreux, ça flingue les genoux. On a mis 4h et 20 mn pour arriver à l'oasis tout en bas du canyon. Bon, ceci dit, certains ne mettent que 2 h. Tout dépend de votre rythme et de la robustesse de vos genoux. Un restaurant et une piscine permettaient de vous remettre en forme pour la remontée mais on peut aussi continuer plus loin jusqu'aux villages juchés à flanc de montagne. Autre possibilité remonter à dos de mule. C'est beaucoup moins fatigant!

Voir le vol des condors, pas facile de les choper ces bêtes là, elles sont peu nombreuses et ne se manifestent qu'à certains moments de la journée. Il existe un belvédère d'où on est censé les apercevoir mais vous avez beaucoup plus de chance de voir les femmes qui vendent leur artisanat ou la statue du condor qui trône sur la place principale.

Cuzco:

Trajet Arequipa par bus de nuit mais impossible de dormir, le chauffage me cuisait les jambes et le franchissement de hauts cols me provoquait des nausées. Bref, ce n'était donc pas très frais que l'on débarquait à 5 h 30 du matin au terminal de Cuzco. Petite sieste pour prolonger la nuit et au réveil, des détonations retentissaient dans la rue. Il s’agissait d'un défilé avec des danseurs costumés d'une étrange façon suivis de notables du clergé dont certains brandissaient des oriflammes. De toute évidence, c'était une manifestation religieuse teintée de folklore péruvien. Sur la place de la cathédrale quelques centaines de mètres plus loin, nous assistions à un étonnant spectacle. Plusieurs groupes de danseuses costumées exécutaient des danses au son de la musique tandis que d'autres promenaient d'énormes statues religieuses. C'était la grande fiesta et il y avait du peuple.

Il y a plein de choses à voir à Cuzco, l'ancienne capitale inca qui mélange les vestiges pré-colombiens et les bâtiments de style espagnol. Dans les environs proches aussi les sites incas ne manquent pas: le site de Tombo Machai, de Paca Pucara, de Quenqo. Ce dernier était un site destiné aux sacrifices humains, la forteresse de Sacsayhuman, enfin ce qu'il en reste c'est-à-dire à peu près 20% de sa dimension originelle. Pour tous ces sites, il fallait un bolleto turistico à faire poinçonner à chaque visite.

Un peu plus loin, on a les salines de Maras, et les terrasses de Moray, deux sites que nous visiterons au départ de la petite ville sympa d'Urumbamba, endroit où peu de visiteurs débarquent,  la température y était très agréable et l'altitude n'est "que" de 2871 m. Le marché mérite d'y faire un tour.

Et puis il y a aussi l’immanquable Machu Picchu, le site emblématique du Pérou par excellence. C'est vrai qu'il est extraordinaire mais ça se mérite, je veux dire pécuniairement parlant. Explications: déjà pour s'y rendre, soit on prend le train à Ollantaytambo jusqu'à Aguas Calientes , la petite cité en bas du site du Machu Pichu, soit à pied par le chemin de l'inca. Nous avions pris la formule train A/R puis navette Aguas Calientes A/R et billets d'entrée, le tout pour la "modique" somme de 306 $ US pour deux personnes. Cher, très cher fichu Machu Picchu! Je suppose que les tarifs n'ont pas diminué en 11 ans. 

Ollantaytambo, comporte aussi quelques sites intéressants. Pour la petite histoire, c'est à cet endroit que les Incas repoussèrent les espagnols en leurs infligeant une cuisante défaite. Hélas pour les Incas, ce ne fut qu'une de leurs rares victoires.

Pisac:

Le marché de ce village est censé être très pittoresque et de ce fait sans doute très visité par les touristes. Effectivement, il semble largement exploité à des fins touristiques si on en juge par la quantité de produits artisanaux qui côtoient les étalages de produits alimentaires locaux, néanmoins il se révélait assez typique. Par contre, contrairement à nos craintes, il n'était pas blindé de touristes.

Les ruines de l'ancienne forteresse sont également assez impressionnantes et de belles terrasses ornent la montagne qui surplombent les ruines de la forteresse inca et le tout dans un beau paysage, l'ensemble est plutôt joli. La forteresse se compose de plusieurs bastions à différents niveaux de la montagne et un parcours assez long, qui emprunte des tunnels étroits, permet d'en visiter l'ensemble. La précision des assemblages de pierres est vraiment impressionnante et on a peine à croire que les conquistadors réussirent à faire tomber ces forteresses.

Lac Titicaca:

Puno, cette ville sans charme ne se situe qu'à quelques kilomètres de Cuzco, c'est le point de chute obligé pour visiter le célèbre lac Titicaca. Nous envisagions d'aller aux îles Uros et à l'île d'Amantani. Notre hôtel comme beaucoup d'agences proposaient ce genre de prestation pour 70 pesos par personne, mais nous avions préféré voir d'abord au port si on pouvait négocier ce genre de chose directement avec une compagnie. Bien nous en avait pris car nous avions trouvé un circuit pour 30 pesos par personne comprenant: un arrêt d'une heure aux îles Uros, une nuit dans une famille sur l'île d'Amantani, un arrêt à l'île de Taquile et retour à Puno. 

Le lendemain, à l'approche des îles Uros, le capitaine nous a informé que nous devions payer un droit d'accès de 5 pesos. C'était la première surprise. Ces îles ne sont en fait que des musées et les personnes que nous rencontrons n'étaient là que pour faire de la figuration touristique et nous proposer leurs babioles. Il ne faut pas se leurrer, plus personne n'habite ces îles faites de joncs depuis longtemps. Il faudra trois bonnes heures pour atteindre l'île d'Amantani et vers 13 h 30 nous posions pied sur la terre ferme. Le capitaine a attribué à chacun la famille qui devait nous héberger. Nous avions donc suivi une jeune femme pour le moins peu bavarde et quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivions à une maison occupée par la famille du señor Constantino. L'accueil fut très moyen, plutôt froid même, mais malgré cela nous leur remettrons des stylos, des crayons de couleurs, des échantillons de parfum, des pâtes et du chocolat en poudre. Ces présents parviendront quand même à arracher un sourire (forcé?) de la part de la señora. Elle a dû sûrement se pincer pour y parvenir. Et à part essayer de nous fourguer ses bonnets, notre présence ne l'intéressait vraiment pas. D'autre voyageurs ont eu plus de chance et ont reçu un accueil plus chaleureux.

Que faire dans cette île? Pas grand chose à vrai dire. Rien, à part se balader dans les environs et monter au sommet de la colline pour jeter un coup d’œil sur le site de la Pachatata. Le monument dédié à la Pachatata n'a rien d'extraordinaire, juste une enceinte carrée faite de murs en pierres sèches où il n'y a absolument rien et il est interdit d'y pénétrer. Dommage que l'accueil n'est pas été à la hauteur de nos espérances car le cadre et le côté folklorique des tenues vestimentaires valaient la peine de séjourner dans cette île.

Autre lieu de visite, l'île de Taquile que nous atteignions après 2 h 30 de navigation sur un lac déchaîné par un vent fort. Droit d'entrée là aussi, puis grimpette sous une pluie battante et glacée pour atteindre le village. Les femmes et les hommes portaient également des tenues originales.

Hasta luego el pérou...